La Lettre d’Arboriculture 96 – Septembre 2020

La Lettre d’Arboriculture 96 – Septembre 2020

Cela continue… En pire.
Il faut se rendre à l’évidence, c’est pire qu’avant ! La « libération » a vu resurgir et renforce la présence et les actions des extrémistes de tous bords. Nous venons semble-t’il de découvrir l’écologie et les arbres, une prise de conscience de nos grands dirigeants aux simples citoyens, tout le monde veut sauver la planète. Bien sûr, je prends un raccourci facile en écrivant une généralité simpliste. Mais comment faire autrement ? Les réseaux sociaux et médias de tout type donnent une valeur (faussée) à ceux qui savent les utiliser.

Il y a celles et ceux de l’ombre qui œuvrent depuis longtemps (toujours), sans coup d’éclat mais qui petit à petit avancent. Et il y a les autres, qui expliquent ce qu’il faut faire sans la moindre connaissance du sujet…Tout récemment je découvre un cas que je connais parfaitement, puisqu’il s’agit du village où je vis, des donneurs de leçons clavier en main, qui loin de la problématique et du contexte, expliquent à grand coups d’arguments « littéraires » quelle est la solution au problème que nous rencontrons. Quel bel acte d’engagement ! Je vous remercie. Un beau ramassis de crétineries et autres inepties. Malheureusement, de l’environnement aux arbres, nous plongeons dans l’excès. Faut-il absolu- ment raconter tout et n’importe quoi pour se faire entendre ? Mentir pour valoriser son discours et faire accepter ses idées ? Faut-il vraiment en arriver là ? Il y a une levée de bouclier dès que l’on parle de l’arbre en ville. La situation est complexe bien sûr, pour exemple la croissance démographique qui impacte nos modes de vie et implique de loger tout le monde. Alors quelle est la solution ? Est-il préférable de réduire les espaces verts en ville ou d’étendre la ville en réduisant les campagnes ? N’est-il pas nécessaire d’ouvrir la discussion, non plus seulement à l’arbre, mais d’avoir une réflexion plus globale sur la ville ? Il y a probablement des compromis à trouver, mais cela ne se fera pas au travers de discours extrémistes comme ceux qu’il est possible de lire ou d’entendre, certains allant jusqu’à remettre en cause des prin- cipes fondamentaux sur la gestion des arbres, la taille architecturée devenant un acte de vandalisme réalisée par des hérétiques. Nous en sommes là, c’est une réalité.

Les lois et leur application seront des alternatives importantes, mais cela prendra beaucoup de temps. Peut-être est-il judicieux de se repencher également sur les fondamentaux, retrouver une harmonie raisonnée et raisonnable dans le discours et ne plus laisser seulement les extrémistes s’exprimer, une minorité active au détriment d’une majorité discrète. Il y a quelques années, l’arbre avait plus d’avenir que l’homme, la tendance s’est clairement inversée… Il nous faut retrouver un équilibre entre la réalité du terrain, les contraintes et besoins de l’homme et la vie du végétal. Il ne s’agit plus seulement de l’arbre, mais bien d’une réflexion globale.
Ne sommes-nous pas en train de sombrer dans le mythe de Sisyphe pour reprendre une situation chère à un copain ?

Laurent Pierron, président bénévole. Télécharger !

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