Le CS Arboriste grimpeur se renforce

Photo June Simonton
Le nouveau référentiel du CS « Arboriste grimpeur » vient d’être publié. Il introduit plusieurs évolutions techniques majeures, notamment la formalisation explicite de la compétence GSA, mais également des avancées structurantes qui méritent d’être soulignées.
Établir un diagnostic de l’arbre à l’aide de méthodes dédiées
Le référentiel précise désormais les différents types de diagnostics à réaliser, en distinguant clairement :
- le diagnostic ontogénétique (4 stades de développement),
- le diagnostic physiologique (à l’aide des méthodes ARCHI ou DIA),
- le diagnostic mécanique (à l’aide de VTA ou autres),
- le diagnostic de risque (à l’aide d’une méthode dédiée),
- le diagnostic écologique (à l’aide d’une méthode dédiée).
Cette distinction nette permet de sortir des confusions fréquemment rencontrées entre diagnostic et pronostic, vieillissement et physiologie, ou encore diagnostic structurel et diagnostic de risque. L’introduction explicite de la notion « d’évaluation du niveau de risque » clarifie durablement le cadre de travail.
La mention de méthodes dédiées engage la profession à identifier, consolider ou développer ces outils, à en comprendre la nécessité, à s’y former et à les appliquer. Elle marque une prise de distance avec les approches reposant exclusivement sur l’intuition ou l’expérience personnelle, au profit de pratiques plus systématiques et objectivées.
Réaliser des opérations de haubanage
La mention « Met en place un système de haubanage passif ou actif » remplace la terminologie «statique ou dynamique », qui entretenait une confusion entre les caractéristiques du système (passif/actif) et les propriétés des matériaux utilisés. Cette évolution terminologique permettra d’améliorer la compréhension et la maîtrise des dispositifs installés, ainsi que l’analyse de leurs conséquences sur l’arbre.
Référentiel d’évaluation du CS « Arboriste grimpeur » – UC1 (p.14)
Le référentiel introduit également la notion de diagnostic clinique :
« Évaluations de l’arbre dans son environnement : le candidat identifie l’arbre et établit un diagnostic clinique de son état général à partir du croisement de différentes évaluations appuyées sur des points de contrôle systématiques selon une méthode référencée ».
Il s’agit, à notre connaissance, de la première apparition du terme « clinique » dans un document officiel d’arboriculture en France. Son intégration marque une étape importante pour la profession. Elle reconnaît la nécessité d’une science du singulier, attentive à l’unicité et à l’incertitude propres au vivant. Le modèle qualitatif se structure ainsi davantage, se dote de critères et de méthodes, et se renforce dans son articulation avec les approches quantitatives instrumentales. Cette évolution contribuera notamment à une meilleure prise en compte des objectifs liés à la conservation des vieux arbres et à la gestion du patrimoine arboré.
Enfin, d’autres éléments du référentiel mériteraient également d’être discutés, tant ils accompagnent la montée en compétence des professionnels. Les élagueurs deviennent progressivement de véritables arboristes grimpeurs, techniciens à part entière, capables de conduire des diagnostics étayés et d’intervenir dans une gestion éclairée des arbres d’agrément.
La SFA remercie l’ensemble des contributeurs impliqués dans les groupes de travail qui ont participé à l’élaboration de ce document et à l’évolution des pratiques professionnelles.

